Les Bugadières

 

Les bugadières venaient laver le linge pour la population; c’était un métier de laver le linge de la population aisée de Puimoisson.

 

Donc, les bugadières étaient là tous les jours, elles venaient très tôt, parfois 6 heures du matin et marquaient leur place au lavoir par leur planche à laver, qui étaient ensuite placée contre le ventre pour ne pas être mouillée en frottant le linge. En hiver, elles appréciaient beaucoup  d’avoir de l’eau chaude venant d'un petit alambic, situé contre la maison de monsieur Sauvaire. Cet alambic a fonctionné jusqu’après la deuxième guerre mondiale. Il en reste la petite cheminée. Et donc, au moment de distiller le marc de raisin, il y avait de l’eau chaude. En même temps ça servait aussi de four dans lequel on pouvait réchauffer des pizzas ou des pains.

 

 

Deux fois par an on faisait la grande lessive. Il fallait quatre jours :

Le premier jour, Il fallait laver le bassin. Puis, on faisait tremper le linge, on le savonnait, on le tapait avec un battoir et on le rangeait dans le cuvier, calé sur le trépide. Ensuite, on mettait sur les draps bien égouttés, un grand drap très épais "le fleurier" ou "bourras"dans lequel on mettait une grande quantité de cendre de bois.
Le second jour, dans un grand fourneau, on faisait chauffer de l'eau que l'on répandait à peine chaude pour ne pas brûler le linge sur la cendre, puis, au cours de la journée, de plus en plus chaude. Cette eau se chargeait au passage des produits détergents contenus dans les cendres (soude et potasse) et coulant doucement à travers le linge était récupéré dans un petit récipient à la sortie du cuvier.
C'était le "lessif" coloré en ocre. Celui-ci était chauffé et réservait à nouveau à plusieurs reprises.
Le troisième jour, on retournait à la fontaine pour rincer les draps à grande eau. On donnait de grands coups de battoir pour le débarrasser du "lessf". Ensuite, il fallait étendre cette "bugade" dans un pré ou sur une corde tendue entre deux arbres.
Le quatrième jour, on ramassait le linge, on le pliait, on le repassait puis on le rangeait dans les armoires.